L’Université de Strasbourg, associée au Karlsruhe Institute of Technology (Allemagne) et à l’Adam-Mickiewicz University, Poznań (Pologne), membres de l’alliance Epicur, a lancé le projet Epidi (European Partnership in Innovation for Distant Internship) en avril 2021. Cofinancé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne, il vise à améliorer les conditions des stages à distance.
« Il y avait déjà à Strasbourg une dynamique autour de l’enseignement à distance, avec notamment un projet Idex dédié, mais l’idée de promouvoir les stages à distance est véritablement née lors de la première vague de Covid-19. Lorsque nous avons été confrontés à des étudiants contraints, du jour au lendemain, de faire leurs stages à distance, nous nous sommes rendu compte que l’université n’était pas prête. Il y avait beaucoup de questions d’ordre juridique, administratif et pédagogique et un véritable besoin de garantir les meilleures conditions d’insertion professionnelle à nos étudiants, même en période de crise sanitaire », se souvient Samira Khemkhem, responsable du projet Epidi.
Pour pallier ce problème, un projet européen émanant de l’alliance Epicur est déposé en juin 2020. L’idée ? Outiller les universités et les entreprises avec un accompagnement pédagogique et administratif efficace pour un public en stage à distance, que ce soit en France ou à l’étranger. Le projet démarre en avril 2021, avec le recrutement en juillet d’une chargée de projet, Funda Vignon. « Nous avons nous-mêmes été surpris par la dynamique qui s’est déclenchée autour du projet », glisse Samira Khemkhem. « C’est important pour les étudiants empêchés, ceux en situation de handicap aussi, qui ne peuvent pas toujours être en présentiel, et l’insertion tout court. Sans oublier de permettre de préparer les étudiants au télétravail. »
Un guide de bonnes pratiques
Une première phase est lancée en juillet avec un questionnaire européen (toujours accessible) qui permet d’interroger les étudiants, les enseignants, les employeurs et les personnels administratifs sur ce qui pourrait être mis en place, amélioré… Quelque 400 réponses sont obtenues à Strasbourg, Karlsruhe et Poznań. Objectif largement atteint pour Funda Vignon, qui espérait en récolter une centaine.
En septembre, les résultats vont commencer à être analysés. « Cela permet de voir et d’échanger les bonnes pratiques, notamment avec les collègues étrangers. Grâce aux réponses, nous allons également sélectionner un public cible et réaliser des interviews plus spécifiques. A la clé en 2022, un guide de bonnes pratiques sur les stages à distance pour l’étudiant, l’employeur, l’enseignant et le personnel administratif », détaille Funda Vignon.
Edité en quatre langues (anglais, français, polonais et allemand), il sera accompagné de modules d’e-learning proposés en mars-avril 2023, à destination de tous. « Des étudiants seront intégrés dans la conception du guide de bonnes pratiques, dans une dynamique de co-construction. Cela permet de leur ouvrir de nouveaux horizons professionnels. L’objectif étant que le diplôme pour les étudiants empêchés soit aussi bien valorisé que les autres », conclut Samira Khemkhem.
Marion Riegert